Salle d'attente III
Photo(c) Cyrille Robin
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Les conditions dans lesquelles on voit les œuvres sont lamentables. Les expositions sont très fréquentées, et parfois par des imbéciles. On ne peut que rester debout et regarder, en général avec quelqu'un d'autre. Il n'y a pas d'espace, pas d'intimité, nulle part où s'asseoir ou se coucher, on ne peut ni boire, ni manger, ni penser, ni vivre. Ce n'est qu'une présentation. Ce n'est que de l'information.
Écrits 1963-1990, Donald Judd, 1991, Édition Daniel Lelong
Car tout est là : bien souvent, nous ne voyons rien. Nous forçons notre regard, à vouloir voir absolument, là, maintenant, en trois minutes, en trente secondes. Pourquoi ne peut-on pas plus souvent s'asseoir face aux œuvres ?Salle d'attente III est le troisième volet d'une série d'expositions basée sur l'idée que les salles d'attente sont des parenthèses spatiotemporelles propices à la contemplation d'œuvres.
À la galerie laurent mueller, cette nouvelle expérience réunit 26 artistes sur deux espaces reliés par un escalier. Comme si un seul temps d'attente ne suffisait pas, à l'étage, une seconde salle s'offre à nous.L'accrochage rappelle ceux des salles d'attente de cabinets médicaux, où chaque médecin a porté sa pierre à l'édifice. Untel a cloué le tableau d'un ami peintre, son confrère un tableau hérité, tandis que l'anesthésiste a placé une gravure désuète, une affiche démodée, et ainsi de suite.Dans notre salle d'attente, le visiteur sera d'abord pris d'une hésitation. Peut-on ou non s'asseoir sur l'un de ces trois bancs ? Après tout, on ne s'assoit pas sur l'art mais pourtant ces coussins semblent nous y inviter. Que lit-on dessus? Sit on it, Wait and See, Là ça va... Autant d'injonctions au laisser-aller, à la patience, au repos. Et bien, asseyons-nous.Plongé dans l'attente, le regard du visiteur part à la dérive sur les murs, tissant entre les œuvres des liens inattendus. Un portemanteau, un monochrome, des photos, une horloge, des mots brésiliens, des dessins. De cet ensemble disparate émerge un dialogue où se fondent les notions autrefois distinctes de mobilier, de décoration et d’art. Tout s'entremêle, brouillant les pistes et les conventions.
À l'étage, la tension monte. Encore une salle d'attente. Elle est bien plus petite, le plafond est bas et les deux portes sont closes. Tapissée d'un motif pariétal on se croirait presque dans une grotte, une caverne, l'antre d'un médecin aux goûts étranges. Une musique alterne avec une vidéo qui, une fois encore, nous renvoie au sentiment d'attente. Attendez-donc, vous êtes le prochain sur la liste.
L'ouvrage "Salle d'attente" publié par la galerie rassemble un ensemble de textes choisis et présentés par des personnalités diverses et les images de l'exposition.
Elvire Bonduelle, 2013 -
Oeuvres de Fouad Bouchoucha, Daniel Gordon et Elvire Bonduelle
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Peinture de Adam Ball, dessin Renaud Patard, photographies Charles Petit, objet Romaric Tisserand sur vase et table basse par Elvire Bonduelle
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Oeuvres de Adam Ball, Renaud Patard et Charles Petit
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Oeuvres de Elvire Bonduelle et Romaric Tisserand.
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Oeuvres de Julie Genelin, Elvire Bonduelle et Camila Oliveira Fairclough
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Oeuvres de Julie Genelin et Camila Oliveira Fairclough
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Oeuvres d'Elvire Bonduelle
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De gauche à droite, oeuvres de Laurence De Leersnyder, Elvire Bonduelle, Nicolas Boulard et Camila Oliveira Fairclough
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Oeuvres de Camila Oliveira Fairclough et Rada Boukova
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Oeuvres de Aurélie Godard et Elvire Bonduelle
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Oeuvres de Aurélie Godard et Elvire Bonduelle
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Nathalie Elemento, Decorum 2, métal peint et matériel électrique, 2005
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Vidéo de Shana Moulton sur tapisserie d'Elvire Bonduelle
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Peinture de Adam Ball et dessins de Renaud Patard sur une tapisserie d'Elvire Bonduelle
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Peinture de Adam Ball sur une tapisserie d'Elvire Bonduelle
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Niall Macdonald, Pin Badge Stick Switch, plâtre, 2012 sur une tapisserie d'Elvire Bonduelle
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Sur le mur, Elvire Bonduelle, OK, mousse et acrylique, 2013
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Livre Salle d'attente, 192 pages, 17 x 23 cm, édité par la galerie laurent mueller, Paris, 2013